dimanche 29 mars 2009
Lecture de poèmes d'amour pour le 22 avril à 12:45
Aux volontaires, voilà quelques poèmes et extraits de récits d'amour, sujet trié par l'École EOI d'Inca, que vous pouvez choisir pour votre lecture. Faites votre choix et indiquez-le-moi avant le 6 avril. Allez, du courage! Je vous remercie.
Le lai du chèvrefeuille
Il en était d'eux comme du chèvre-feuille qui s'enroule autour du coudrier:
une fois qu'il s'y est enlacé et qu'il s'est enroulé tout autour de la tige,
s'ils restent unis, ils peuvent bien subsister,
mais ensuite si on veut les séparer, le coudrier meurt aussitôt et le chèvrefeuille aussi.
"Belle amie, ainsi est de nous: Ni vous sans moi, ni moi sans vous."
Marie de France (2e moitié du XIIe siècle)
Ode à Cassandre
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.
Las, las, ses beautés laissé choir!
Ô vraiment marâtre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse:
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
Pierre de Ronsard, 1553.
Il pleure dans mon coeur
Il pleure dans mon coeur Il pleure sans raison
Comme il pleut sur la ville; Dans ce coeur qui s'écoeure;
Quelle est cette langueur Quoi! nulle trahison?...
Qui pénètre mon coeur? Ce deuil et sans raison.
Ô bruit doux de la pluie C'est bien la pire peine
Par terre et sur les toits! De ne savoir pourquoi
Pour un coeur qui s'ennuie Sans amour et sans haine
Ô le chant de la pluie! Mon coeur a tant de peine!
Paul Verlaine, 1874
POUR TOI MON AMOUR
Je suis allé au marché aux oiseaux
Et j'ai acheté des oiseaux
Pour toi
mon amour
Je suis allé au marché aux fleurs
Et j'ai acheté des fleurs
Pour toi
mon amour
Je suis allé au marché à la ferraille
Et j'ai acheté des chaînes
Pour toi
mon amour
Et puis je suis allé au marché aux esclaves
Et je t'ai cherchée
Mais je ne t'ai pas trouvée
mon amour.
Jacques Prévert, 1946
Alfred de Musset à Georgs Sand
Bel ange aux yeux d'azur, aux paupières voilées,
Amour, mon bien suprême, et que j'avais perdu !
J'ai cru, pendant trois ans, te vaincre et te maudire,
Et toi, les yeux en pleurs, avec ton doux sourire,
Au chevet de mon lit, te voilà revenu.
Eh bien, deux mots de toi m'ont fait le roi du monde,
Mets la main sur mon coeur, sa blessure est profonde ;
Élargis-la, bel ange, et qu'il en soit brisé !
Jamais amant aimé, mourant sur sa maîtresse,
N'a sur des yeux plus noirs bu la céleste ivresse,
Nul sur un plus beau front ne t'a jamais baisé !
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